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mercredi 9 avril 2008

La responsabilite

Le Samedi dernier, 05 avril 2008, à l’occasion de l’Assemblée Générale n°2 de la Jeune Chambre Internationale Dakar-Avenir au Novotel dont je suis le Président, qui contrairement à ses habitudes, a enregistré une contre performance. Et j’entendais « l’un dire » (mon conscient) c’est de ma faute et « l’autre dire » (mon subconscient) c’est la tienne. Donc le week-end m’a permit de faire mon mea culpa (la responsabilité) en tant que premier fautif ou simplement responsable. C’est pourquoi j’ai estimé important de t’inviter dans mon blog du « LUNDI » à lire les « L’UN-DIT » du Président Frédéric et de partager quelques réflexions et idées pour nous améliorer. « Presque toujours, la responsabilité confère à l’homme de la grandeur ». Stephan ZWEIG.
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La responsabilité
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La responsabilité, dit le dictionnaire, c’est l’obligation de répondre de ses actes, de ceux des autres ou d’une chose confiée. Cette définition est exacte, à mon avis. Je la fais donc mienne. La responsabilité est inséparable de l’acte lui-même. Elle implique nécessairement la liberté, en même temps qu’elle détermine celle-ci. Elle peut se présenter sous deux formes : individuelle et collective. La responsabilité individuelle oblige à répondre uniquement de ses actes ou d’une chose confiée à la personne même. La responsabilité collective fait obligation de répondre non seulement de ses propres actes, mais encore de ceux d’autrui, s’il s’agit d’actes délibérés, acceptés et décidés par un groupe d’individus associés, sous une forme ou sous une autre, pour accomplir une tâche commune, pour atteindre un but commun. Dans ce cas, la chose confiée, engage la responsabilité de tous. Chacun et tous sont donc, en ce cas, responsables, à la fois individuellement et collectivement, et leur liberté est déterminée par ce double caractère de la responsabilité.
Ces prémices formulées, il importe, maintenant, d’examiner les deux aspects de la responsabilité.
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La responsabilité individuelle
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À mon avis, l’obligation qui consiste à répondre de ses actes ou de la chose confiée personnellement, ne peut être éludée par aucun individu en possession de ses facultés mentales. Cependant, plusieurs conceptions peuvent se faire jour :
a) Celle des individualistes, adversaires de toute forme d’association ; b) celle des individualistes partisans de l’association libre et momentanée, mais hostiles à l’organisation sous toutes ses formes ; c) Celle des partisans de l’organisation méthodique et durable.

a° )individualistes, adversaires de toute forme d’association
Ne voulant rien avoir de commun avec le milieu, avec la société, ils n’entendent être responsables de leurs actes que vis-à-vis d’eux-mêmes et n’avoir d’obligation envers quiconque.
Cette conception est apparemment logique. Elle serait soutenable si ces individualistes pouvaient vivre en marge, s’ils n’étaient pas obligés de recevoir des services de la société et, en échange, de lui en rendre. Elle serait juste et inattaquable, s’ils considéraient que leur liberté finit au moment où leurs actes commencent à porter atteinte à la liberté des autres. «La liberte implique la responsabilite. C'est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent.» George Bernard SHAW. Mais comme ces « individualistes » prétendent exercer leur liberté, toute leur liberté, sans se préoccuper en quoi que ce soit de la restriction apportée à celle des autres ; comme ils entendent « prendre » le plus possible à la société et ne rien lui donner, en échange, je déclare qu’une telle conception de la responsabilité est insoutenable, Elle ne peut être que celle d’« anormaux » qui n’acceptent aucune responsabilité et, en fait, sont irresponsables.

b°) individualistes partisans de l’association libre et momentanée
Ceux-ci considèrent qu’ils ne peuvent vivre que par un échange de services entre certains hommes et eux. S’ils limitent cet échange de services ; s’ils refusent, en général, de l’étendre à la société tout entière, ils conçoivent parfaitement qu’ils ne peuvent recevoir sans donner loyalement. D’une manière générale, ils respectent le contrat, écrit ou non, qui les lie à leurs associés d’un moment. Acceptant le principe de la réciprocité, ils s’interdisent - ou doivent s’interdire - de porter atteinte à la liberté de leurs associés et se considèrent responsables devant ceux-ci des obligations librement souscrites.
Ceci prouve qu’ils ont le sens de la responsabilité individuelle et un certain sens de la responsabilité collective. Toutefois, leur conception de la responsabilité : individuelle et collective, ne dépasse pas le cercle de leurs associés directs et momentanés.

c°) Individualistes des partisans de l’organisation méthodique et durable
Considérant que la coexistence de l’individu et de la société est une nécessité indéniable, dont le fait est d’ailleurs antérieur à leur propre existence, les partisans du groupement affirment qu’il devrait y avoir solidarité complète entre tous les humains, sans distinction de race, de couleur, de lieu d’habitation.
Liés à ceux-ci par une concordance d’intérêts de toutes sortes, ils considèrent qu’ils sont responsables devant eux dans tous les actes de leur vie ayant un caractère social, actes dont les conséquences, bonnes ou mauvaises, peuvent influer sur les conditions d’existence, de sécurité, de bien-être de leurs semblables. Ils savent qu’un acte commis à Dakar, par exemple, par un individu, peut avoir sa répercussion au Burkina Faso, à New York ou à New Delhi. Ils se garderont donc de l’accomplir si, par sa portée et ses conséquences, il peut créer une situation fâcheuse, difficile, grave pour leurs camarades qui habitent à des milliers de lieues de Dakar.
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La responsabilité collective
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Par les expos précédentes, nous venons de démontrer qu’il y a trois grandes conceptions de la responsabilité individuelle. Il est aisé de conclure, dès maintenant, qu’il n’existe qu’une seule conception positive de la responsabilité collective.

Seuls, les individus qui acceptent la nécessité de l’organisation, c’est-à-dire tous les groupements à caractère communiste, qu’il s’agisse de la branche autoritaire ou de la branche libertaire, des centralistes ou des fédéralistes, doivent reconnaître comme leur le principe de la responsabilité collective et admettre celle-ci comme indispensable. L’obligation de répondre de ses actes, de ceux des autres, de la chose confiée, s’applique intégralement et avec autant de rigueur - davantage peut-être - aux groupements qu’aux individus, parce que leur responsabilité est plus grande encore au point de vue social. Vaclav HAVEL précise même que : « que la sauvegarde de notre monde n’est nulle par ailleurs que dans le cœur des hommes, la pensée humaine, la responsabilité humaine. ».

En effet, cette responsabilité, qui s’étend de la décision aux conséquences de l’action, en passant par la préparation et l’action elle-même, engage le groupement tout entier vis-à-vis du reste des individus d’un pays et, souvent, de tous les pays. Disons tout de suite qu’elle n’abolit en rien la responsabilité individuelle de tous les membres du groupement ; qu’il n’y a aucune opposition entre la responsabilité individuelle et la responsabilité collective. Elles se complètent et se confondent.

La responsabilité individuelle est la forme originelle de la responsabilité ; elle découle de la conscience elle-même. La responsabilité collective en est la forme sociale et finale. Elle élargit la responsabilité de l’individu à la collectivité : en l’étendant ainsi, selon le principe de la solidarité naturelle qui est, en même temps, une loi physique s’appliquant aussi bien aux composants sociaux qu’aux autres parties d’un corps quelconque animé ou inanimé, elle rend chaque individu responsable de ses actes devant la collectivité tout entière. Et, par réciprocité, par voie de contrôle, elle rend la collectivité responsable devant tous les individus.

On peut donc dire que les deux formes de la responsabilité se déterminent l’une, l’autre. La responsabilité collective consacre et précise la responsabilité individuelle. En fait, s’il réfléchit, s’il a le souci d’appliquer les principes qu’il défend, aucune personne, ne peut la lier et la rejeter.
Prenons, par exemple, un groupement quelconque, qui a pris telle ou telle décision, après uns discussion libre entre ses membres ou leurs représentants mandatés et contrôlés. Que fera-t-il ? De toute évidence, il s’efforcera par tous les moyens en son pouvoir d’atteindre le but désigné. Cela veut dire qu’à partir de ce moment la discussion est close entre les membres du groupement ; que tous, conscients de leur responsabilité, partisans ou non de la décision prise et des mesures choisies, ont le devoir le plus strict de mettre tout en œuvre pour préparer et exécuter au mieux ce qui a été décidé.
Que l’accord ait été réalisé à l’unanimité ou à la majorité, tous ont, désormais, la même responsabilité dans la préparation, l’action et les conséquences de celle-ci. Aucun ne peut se dissocier des autres, agir dans un sens différent ou contraire, porter atteinte à la souveraineté de la décision, prise librement, ne l’oublions pas.

Une telle conception de la responsabilité collective ne vise, ni ne tend à brimer la liberté individuelle, inséparable de la responsabilité collective et vice-versa. Elle lui donne, au contraire, son véritable sens : le sens social. Seuls, des hommes ambitieux pour eux-mêmes au suprême degré : « individualistes », peuvent s’élever contre une telle conception et la rejeter. En somme, on peut dire de la responsabilité, ce qu’on dit de la liberté, inséparables l’une de l’autre, je le répète. L’individu est responsable devant le groupement ; le groupement est responsable devant l’ensemble des groupements et tous les groupements sont responsables devant tous les individus.
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La responsabilité professionnelle et sociale de l’homme
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Après avoir étudié, défini et précisé les caractères de la responsabilité, tant au point de vue individuel que collectif, il me parait nécessaire d’examiner le problème sous sa forme professionnelle et sociale, conforme à mon idéal. Immédiatement, je remarque que cette responsabilité se présente sous un double aspect : la responsabilité de l’homme et celle de la fonction.

Ces deux formes de la responsabilité sont inséparables l’une de l’autre, la seconde est le prolongement, le complément de la première. En effet, la fonction est la consécration pratique de l’activité humaine. Et comme on ne peut juger la conscience de l’individu que sur les actes de la vie courante, on ne peut, raisonnablement séparer la fonction de l’individu et vice-versa. Qu’il l’ait choisie ou non, qu’il la subisse ou qu’il l’accepte, un homme est responsable des actes qu’il accomplit dans l’exercice de sa fonction professionnelle. Il l’est doublement : au point de vue individuel et social, en raison des répercussions et des conséquences que ses actes peuvent avoir sur l’existence des autres hommes.

Peut-on admettre, par exemple, qu’un individu, dans l’exercice de sa profession, de son métier, porte atteinte sciemment à la vie, à la santé, à la sécurité de ses semblables ? Non ! Pour ma part, je n’admettrai jamais qu’un individu, exerçant tel ou tel métier accepte délibérément d’agir ainsi, sous le prétexte trop connu qu’il faut vivre et, pour cela, composer souvent avec sa conscience.

J’ose espérer que la conscience, désormais libre, parlera assez haute et assez claire chez chacun pour que de tels actes soient à jamais bannis ; que l’erreur, si acceptable qu’elle soit, si humaine qu’elle demeure, ne trouvera pas une audience indéfinie et qu’elle sera, au contraire, salutaire pour l’avenir.
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Conclusion
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L’époque actuelle m’apparait aussi décisive pour la vie de l’espèce humaine, nous sommes à la fin d’un stade de l’évolution des sociétés ; une ère nouvelle est à la veille en train de naître, le trouble est si grand chez la plupart des hommes ; l’anxiété est au cœur des meilleurs : on confond trop souvent : la fiction avec la réalité ; l’accessible avec l’inaccessible, le sentiment avec la raison, l’érudition avec le savoir, la négation avec le raisonnement, et j’ai envie de poursuivre ma réflexion, de ne pas borné ma conclusion. Mais elle me paraît, en d’autres temps, parfaitement suffisante. Je crois foncièrement que le message de l’avenir est la responsabilité collective consciente de la responsabilité individuelle.

Liés, soudés, cimentés par le sentiment de la responsabilité collective, exerçant notre liberté dans le cadre que nous avons nous-mêmes tracé ; attachés à ne rien faire qui puisse faire échouer notre entreprise. Ceux qui seront imbus de cet esprit de sacrifice vaincront.
Une pensée neuve, a dit Boileau, « ce n’est point, comme se le persuadent les ignorants, une pensée que personne n’a jamais eue ni dû avoir, c’est, au contraire, une pensée qui a dû venir à tout le monde et que quelqu’un s’avise d’exprimer le premier ».
Je ne me flatte pas d’avoir, exprimé l’idée de la responsabilité collective, mais il est certain qu’elle préoccupe de nombreux esprits et qu’elle ne peut être niée.


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A lundi prochain pour un autre passionnant sujet
Le Président

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